Race Shagya

Historique

Cheval de guerre : rêve de hussard !
Historique Cette race d’origine hongroise a été fondée en 1789 sur décret de l'empereur d'Autriche et roi de Hongrie Joseph II. Il s’agissait de faire un cheval de guerre endurant comme l’arabe mais avec davantage de cadre pour porter le hussard, son paquetage et tirer les canons... le modèle importait autant que le tempérament : inutile de risquer sa vie avec un animal trop rétif et peu fiable... Un cheval coopératif, résistant et puissant pour l’emporter sur les champs de bataille : un rêve de hussard !

Les débuts

Les premiers effectifs remontent à la fin du 18ème siècle en Europe Centrale et sont liées à l’Empire austro-hongrois et à ses immenses besoins en chevaux de cavalerie dans le contexte des grandes guerres impériales de l’époque.

Décret de Joseph II instaurant le Haras impérial de Babolna

Décret de Joseph II instaurant le Haras impérial de Babolna le 24 juin 1789.

L’année 1789 est souvent citée comme une date de référence pour cette race de chevaux d’origine arabe. Elle correspond à l’achat par l’Empereur Joseph II du domaine de Bábolna, situé à 60 km environ à l’ouest de Budapest, pour y établir le Haras Militaire Impérial et une station de remonte des courriers militaires. Le capitaine de cavalerie, Joseph Csekonics, alors en charge du Haras de Mezohegyes, fut à l’origine de cette décision et l’artisan des principes d’élevage (« Praktische Grundsätze die Pferdezucht betreffend », Pest, 1817) fondateurs de la race. Ces principes de sélection rigoureux furent introduits au début du 19ème siècle, si bien qu’à partir de 1816 seuls des étalons arabes ont été admis à saillir.

Attelage traditionnel à 4 chevaux à Babolna

Attelage traditionnel à 4 chevaux à Babolna

D’autres haras militaires et stations de remonte austro-hongrois comme Radautz (aujourd’hui Radauti, en Roumanie) et Piber sont à associer dans la genèse de la race. Plus tard, la race poursuit son développement au nord du Danube, à Topolcianky (aujourd’hui en Slovaquie) et à Janow Podlaski (Pologne) ainsi qu’au sud de celui-ci dans l’ex-Yougoslavie, à Berik (aujourd’hui en Bosnie-Herzegovine), et au voisinage de la mer noire, à Mangalia (Roumanie) et Kabiuk (Bulgarie).

Statue équestre à Babolna

Statue équestre à Babolna

La sélection

Une sélection rigoureuse et une traçabilité minutieuse sont à la base de la race. Les pedigrees sont riches en informations et les livres généalogiques comptent parmi les plus anciens et les plus complets.

Pedigree de Schagya IX né en 1895

Pedigree de Schagya IX né en 1895.

Les juments ont été soigneusement sélectionnées, majoritairement parmi des juments autochtones à forte proportion de sang arabe, trace des invasions turques. Plusieurs lignées sont marquées par l’origine géographique de leurs ancêtres (Tscherk, Siebenburg, Moldavie, Hongrie, mais aussi l’immense domaine de Radautz). Occasionnellement, des pur-sangs anglais et des lipizzans ont été utilisés pour agrandir le cadre et améliorer les allures. «Moldvai», née en 1781, la plus ancienne jument autochtone, et «Tifle», née en 1810, une jument pur-sang arabe provenant d’Orient, comptent parmi les plus célèbres têtes de lignée de la race.

Tombe de O'Bajan au Haras impérial de Babolna

Tombe de l'étalon O'Bajan à Babolna en Hongrie

Arabe-Shagya célèbres

Plusieurs étalons pur-sang arabes importés du Moyen Orient (Syrie et Égypte, notamment) sont à l’origine des principales lignées de la race. Le plus célèbre est certainement Shagya, un modèle quasi-parfait gris truité, né en 1830. Après son arrivée à Bábolna en 1836, il lègue ses points forts à ses nombreux descendants et donnera son nom à la race. Les autres têtes de lignée remarquables se nomment Gazlan-Gazal, Koheilan, Mersuch, Dahoman, Siglavy, Siglavy-Bagdady, O’Bajan, Amurath et Kemir. Kuhailan Haifi, Kuhailan Zaid, Ibn Galal, Farag, El Sbaa et Nedjari comptent parmi les meilleurs améliorateurs utilisés plus tard.

Statue de l'arabe shagya au haras de Babolna

Statue de l'arabe shagya au haras de Babolna

Développement de la race

Le développement de la race s’est poursuivi à grande échelle, en élevage pur (livres généalogiques clos) avec un apport en sang neuf par croisement avec des chevaux pur-sang arabes ou arabes venant du désert et soigneusement sélectionnés. La traçabilité du processus est exceptionnelle et couvre jusqu’à une vingtaine de générations.

Lignées de l'étalon O'Bajan

Lignées sur un siècle du fameux étalon shagya "O'Bajan" dont la tombe se trouve à Babolna